Dans une conjoncture économique plus difficile où les gouvernements resserrent les dépenses, et ce, même au niveau des programmes d’aide aux plus démunis, la Nuit des sans-abri nous offre l’occasion de réfléchir, de démystifier les préjugés et de concevoir à des actions pour lutter contre l’itinérance et la pauvreté. Cette soirée se déroulera autour d’un feu de camp, avec une soupe, un café et des collations. Cette année, l’animation musicale débutera avec un groupe école de percussions de Sainte-Flavie, Chi-quai-boom qui viendrons nous réchauffer le cœur avec leurs rythmes inspirés de la tradition Afro-Brésilienne. Par la suite, c’est Étienne Cotton, chansonnier, qui animera la soirée avec un répertoire québécois diversifié. La Nuit des sans-abri se veut une vigile de solidarité, un événement de sensibilisation et de transmission d’espoir dans la lutte à l’itinérance et la pauvreté. Elle a lieu dans la plupart des régions du Québec, beau temps mauvais temps, depuis maintenant vingt-neuf ans.
L’itinérance, c’est quoi ?
Selon le plan d’action interministériel en itinérance 2010-13, « l’itinérance est un processus de désaffiliation qui se traduit chez la personne par une multiplication de ruptures, d’impasses et de difficultés propices à la dégradation des liens sociaux et dont l’aboutissement est la rue. Exclues et marginalisées, les personnes itinérantes se retrouvent dans une situation de grande instabilité et précarité. Parce qu’ils sont exposés à des conditions de survie, les hommes et les femmes qui vivent dans une telle situation se voient de plus en plus fragilisés dans leur intégrité et leur dignité. »
L’itinérance caractérise une condition de vie plus ou moins temporaire. On distingue généralement trois types, selon la durée et la fréquence des périodes d’itinérance : situationnelle ou transitoire, épisodique ou cyclique, et chronique.
L’itinérance dite « situationnelle » fait référence à la situation des personnes qui, momentanément, sont sans logement. Ces personnes sont les moins visibles : après un épisode passé sans abri, elles parviennent à se reloger et à établir de nouveaux contacts sociaux. Ce type d’itinérance serait le plus répandu.
L’itinérance cyclique fait référence à la situation des personnes qui vont et viennent entre un logement et la rue. Elle se traduit par une répétition, plus ou moins régulière, des situations d’itinérance.
L’itinérance chronique est la plus visible. Les personnes dans cette situation n’ont pas connu de logement depuis une longue période.
Il faut donc considérer que même si en région nous ne voyons pas d’itinérants chroniques dans nos rues, les autres formes d’itinérance sont bien présentes et cette soirée sert à démontrer notre solidarité, car ce sont des situations qui peuvent tous nous toucher, estiment les organisateurs de la Nuit des sans-abri.
Source : Karine Ouellet, directrice des services de la Maison de l’Espoir
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